Pourquoi j’ai choisi l’autoéditionTemps de lecture estimé à 6 minutes

Aujourd’hui, je voudrais vous expliquer pourquoi, il y a 5 ans, j’ai choisi d’autoéditer mes livres.

Toutefois, il est vrai que j’ai longtemps hésité entre l’édition classique et l’autoédition. Puis, au fur et à mesure que j’en apprenais davantage sur le monde du livre et son fonctionnement, je n’ai plus hésité du tout : exit l’édition classique !
Je n’ai même pas essayé d’envoyer mon manuscrit à des maisons d’édition.

1. L’argent

C’est vrai que l’argent est encore un sujet tabou et encore plus lorsque la discussion tourne autour de l’Art et des Artistes. Pourtant, l’Art est devenu un business comme un autre et le livre, un produit comme un autre. Je ne compte pas éluder la question tout simplement parce que c’est une réalité : les auteurs et autrices ont besoin d’argent pour vivre.

Si vous ne le savez pas encore, les auteurs et autrices éditées à compte d’éditeur touche en moyenne 10% sur le prix de leur livre (pour un grand format destiné à un public adulte, les pourcentages sont moindres en littérature jeunesse et avec les formats poche). Donc sur un livre à 20€, l’auteur n’en touche que 2, mais ce sont 2€ brut. Car, avec ces 2€, l’auteur devra encore payer de multiples cotisations auprès de l’Agessa et de la Maison des artistes, sans oublier, bien entendu, les impôts

Passer par l’autoédition permet d’avoir une meilleure marge sur ses livres, tout en restant raisonnable, évidemment.
En outre, grâce à l’autoédition, on a également un meilleur suivi de nos ventes et des versements de droits plus fréquents : en édition traditionnelle, les auteurs ne sont payés qu’une fois par an, alors qu’avec des plateformes d’autoédition, on est payé tous les mois ou tous les trimestres. Cette régularité permet une vie beaucoup stable et des paiements de factures et de loyer moins anxiogènes !


2. Le système actuel

Si vous suivez un peu les actualités du monde du livre en France, vous avez sûrement vu fleurir pléthore de témoignages d’auteurs et d’autrices qui peinent à faire valoir leurs droits auprès de la sécurité sociale des artistes-auteurs. Il faut savoir que, dans le système actuel, les auteurs à compte d’éditeur sont assimilés à des salariés. De ce fait, en cas de maladie, incapacité de travail ou autre, la sécurité sociale demande des justificatifs de salariés à des personnes qui ne le sont pas. En somme, la sécu demande des documents qui n’existent pas et refuse d’entendre raison. S’en suivent des absences de remboursements de soins de santé, des refus de reconnaître des incapacités de travail, des refus de congé de maternité et la liste est encore longue.

Lorsque l’on est autoédité et que l’on crée une entreprise, on passe directement sous le régime social et fiscal des indépendants qui, lui, roule tout seul (en tout cas dans la majorité des cas).
C’est beaucoup plus sécurisant et, surtout, ça nous prend moins de temps pour régler les problèmes et nous en accorde plus pour écrire et promouvoir nos livres.

3. La liberté

Un contrat d’édition à compte d’éditeur, c’est une cession des droits de votre livre, c’est-à-dire que votre livre ne vous appartient plus, en quelque sorte.
C’est l’éditeur qui décide de tout. Si certains éditeurs collaborent avec les auteurs pour créer un livre qui leur plaise à tous les deux, ce n’est pas le cas partout et, de toute manière, l’éditeur aura toujours le dernier mot.

Je vous avoue que cette idée ne me plaisait pas du tout : je veux pouvoir garder le dernier mot sur l’édition de mon livre, garder mes droits pour pouvoir faire ce que je veux de mon travail, mais aussi pour pouvoir contrôler l’image de moi que je transmets à travers mes livres.


4. Le besoin de confrontation

C’est vrai qu’on conseille souvent aux jeunes (dans l’écriture, pas dans la vie civile) auteurs et autrices de garder au chaud le projet de leurs rêves le temps de se faire la main, de laisser reposer son projet chouchou le temps de perfectionner son écriture.

C’est un concept avec lequel je suis d’accord. Toutefois, pour mon premier roman, j’ai eu besoin d’une confrontation avec les lecteurs. J’avais besoin de sortir mes écrits du cocon privé pour que je puisse évoluer en tant qu’autrice et m’améliorer.
Je pense, effectivement, que La Fuite est perfectible, mais pour identifier mes défauts, j’avais besoin de le lâcher dans le monde pour le confronter à la vraie vie d’un roman publié.
De plus, je voulais absolument que ce soit cette histoire-là, et pas une autre, qui marque le début de ma vie d’autrice.

Cette confrontation et les améliorations de mon écriture qui en ont découlé n’auraient sûrement pas été possibles avec l’édition à compte d’éditeur à cause du temps que cela demande. Entre le début des soumissions et la publication, il peut s’écouler plusieurs années. Années durant lesquelles j’aurais largement eu le temps de me décourager et de laisser tomber…


5. Un premier livre qui a peu de chances d’être édité

Ensuite, il a fallu que je regarde aussi la réalité en face : ce premier roman avait très peu de chances de trouver un éditeur.

On dit souvent que le premier roman est un roman autobiographique qui n’a que peu de chances d’être édité parce qu’il est trop « nombriliste ».
Pour le mien, c’est vrai.

Il y a énormément de détails autobiographiques, conscients comme inconscients, qui font de ce livre une sorte d’exutoire. Rien que pour ça, j’ai souvent pensé que ça rendait mon histoire impubliable pour un éditeur.

Ensuite, il y a le fait que ce soit une saga (une quadrilogie). Quand il s’agit d’un premier roman, les éditeurs sont particulièrement frileux à l’idée de publier des séries. Tout simplement parce qu’il s’agit d’une sérieuse prise de risques pour eux : ils ne sont pas assurés que le primo-romancier ou la primo-romancière terminera un jour sa série, ni qu’il ou elle gardera la même qualité tout au long de la saga. De plus, les ventes diminuent au fur et à mesure des tomes, ce qui représente bien souvent une perte financière pour l’éditeur sur le long terme.


J’espère que mon retour d’expérience vous aura été utile. Si vous avez la moindre question à propos de l’autoédition ou de mon parcours, n’hésitez pas à la poser en commentaire, sur les réseaux sociaux ou par email, si vous êtes timides 😉

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