Protéger son manuscrit : est-ce vraiment utile ?Temps de lecture estimé à 4 minutes

Une fois son manuscrit terminé et avant de le soumettre à des éditeurs ou de l’autoéditer, l’écrivain-e se pose une question que tous les auteurs et toutes les autrices se sont posé au moins une fois : doit-on protéger son manuscrit ?

La peur du vol ou du plagiat est particulièrement présente dans l’esprit des écrivain-e-s. C’en est au point que certains manuscrits ne quittent jamais leur tiroir. Aussi, beaucoup d’auteurs et d’autrices se tournent vers différents moyens de protection. Mais est-ce vraiment nécessaire ?

Que signifie protéger son manuscrit ?

Protéger son manuscrit signifie créer une preuve d’antériorité du droit d’auteur. La protection permet donc de poser une date officielle sur la création d’un manuscrit. Elle permet, en somme, de dire : « C’est moi qui l’ai écrit en premier, c’est donc à moi qu’il appartient. »

Il est important de rappeler qu’on ne peut protéger une idée. La protection ne s’applique qu’aux œuvres. C’est-à-dire que si quelqu’un-e a la même idée que vous mais qu’il/elle la traite différemment (avec d’autres personnages, dans un autre contexte, etc.), il n’y a aucun plagiat.

Pour qu’un manuscrit puisse être protégé, il doit remplir les conditions suivantes :

  • Il doit être original : ce doit être une création intellectuelle propre à son auteur ou révélant l’empreinte de sa personnalité,
  • Il doit être exprimé dans une certaine forme : une forme (tangible) qui permet sa communication au public, l’idée (intangible) ne pouvant être protégée,
  • Il ne peut être exclusivement technique.

 

Pourquoi protéger son manuscrit ?

Dans la plupart des pays, le droit d’auteur s’applique sans formalité dès qu’une œuvre originale est créée. C’est-à-dire que dès qu’elle est sous une forme qui peut être présentée au public. En somme, dès que vous commencez à poser vos idées sur le papier.
Un dépôt, un enregistrement ou un copyright à l’américaine ne sont donc pas nécessaires pour protéger votre manuscrit. Aux yeux de la loi, il vous appartient déjà.

Cependant, il y a toujours un risque de vol ou de plagiat qui vous obligerait à devoir prouver que vous êtes bien l’auteur ou l’autrice de votre œuvre. Dans ces cas-là, il vous faudra donc apporter une preuve d’antériorité.

Même si le risque de plagiat est réel, il faut tout de même relativiser. Ce risque est bien souvent beaucoup trop surestimé. La probabilité d’un plagiat littéraire est extrêmement faible.
Les éditeurs auxquels vous enverrez votre manuscrit n’ont aucun intérêt à vous le voler. Les risques seraient beaucoup trop élevés et, surtout, il n’y aurait aucun intérêt.

En outre, le plagiat touche plus souvent les auteurs à succès. C’est bien connu : là où il y a de l’argent, il y a toujours des personnes malhonnêtes pour tenter d’en profiter. Donc, à moins que vous ne soyez déjà un auteur ou une autrice de best-seller, vous ne devriez pas avoir trop de soucis à vous faire.

 

Dans quels cas protéger son manuscrit ?

Comme mentionné précédemment, si vous êtes riche et célèbre, je pense que la protection de vos manuscrits est indispensable.

Si vous publiez sur internet, sur des forums ou des plateformes telles que Wattpad, protéger vos écrits peut être utile, mais ce n’est pas indispensable.

De même, si vous avez vraiment peur du plagiat au point que vous n’osez pas sortir votre manuscrit de son tiroir alors n’hésitez pas.

 

Et donc, est-il vraiment utile de protéger son manuscrit ?

Donc, en résumé, à moins que vous ne vous retrouviez dans l’une des situations exposées dans le point précédent : non.

En outre, il n’est pas nécessaire de dépenser des sommes astronomiques pour protéger son manuscrit. Par exemple, l’envoi d’un simple email peut déjà faire office de preuve d’antériorité.

 

Comment protéger son manuscrit ?

Étant donné que chaque pays a sa propre législation et ses propres organismes de dépôt, j’ai décidé de faire un article par pays. Cela me permettra de pouvoir correctement développer chacune des méthodes disponibles.

Dans les prochaines semaines, je publierai donc des articles pour la protection des œuvres littéraires :

N’hésitez pas à vous inscrire à la newsletter pour ne pas les rater !

Chers lecteurs et chères lectrices, j’espère avoir répondu à certaines de vos questions et vous avoir quelque peu rassuré-e-s à propos des risques de plagiat.

Protéger son manuscrit : est-ce vraiment utile ?
Étiqueté avec :                

11 avis sur « Protéger son manuscrit : est-ce vraiment utile ? »

  • Ping :Les mentions légales à faire figurer dans un livre - Prom'Auteur

  • Ping :Plagiat, inspiration ou citation ? 3 notions pas toujours évidentes à cerner

  • Ping :L'ISBN, cette drôle de bête - Prom'Auteur

  • Ping :Le dépôt légal : Pour qui ? Comment faire ? - Prom'Auteur

  • Ping :Les licences Creative commons : le choix de la protection partielle

  • Ping :3 manières de protéger son manuscrit en Suisse - Prom'Auteur

  • Ping :8 manières de protéger son manuscrit en France - Prom'Auteur

  • Ping :3 manières de protéger son manuscrit au Canada - Prom'Auteur

  • Ping :5 manières de protéger son manuscrit en Belgique - Prom'Auteur

  • 27/04/2018 à 11:01
    Permalien

    Il est très compliqué de protéger son manuscrit sur les plateformes en ligne, car souvent les textes sont écrits au fur et à mesure et amenés à évoluer.

    Or, la protection ne fonctionne vraiment que pour la forme du texte, pas le fond. Dans ce cas, j’imagine très mal comment on pourrait protéger des œuvres publiées peu à peu sur Wattpad ou un blog (question que j’ai posée à la SGDL : réponse, protéger au fur et à mesure. La croix et la bannière).

    • 27/04/2018 à 11:05
      Permalien

      C’est vrai : il faut protéger chaque nouvelle version d’une oeuvre.
      Mais il existe tout de même des solutions faciles, rapides et gratuites qui permettent de protéger ce genre de textes si on veut vraiment le faire.

Commentaires fermés.

%d blogueurs aiment cette page :