Comment faire un livre ?Temps de lecture estimé à 6 minutes

Cette question m’a été posée par une abonnée. En vérité, il s’agissait plutôt de plusieurs questions.

Les voici :

Pouvez m’expliquer comment faire/obtenir une illustration pour la couverture, comment l’imprimer, comment assembler toutes les feuilles dans un livre, comment mettre en vente, comment entrer dans une « maison d’édition » (je ne suis pas sur du termes), comment vivre du métier d’écrivain, etc ?

(Question général : Que faut-il faire pour faire/fabriquer un livre (pas forcément pour le publier) avec toutes les étapes détaillés ?)

Étant donné que le sujet est vaste et complexe, j’ai décidé d’y répondre par un article. Je suis également certaine que cela intéressera d’autres personnes.

1) Comment faire/obtenir une illustration pour la couverture ?

Cette question mérite un article entier pour pouvoir vraiment rentrer dans les détails. Toutefois, je vais y répondre succinctement afin de ne pas laisser la question en suspens.

Dans le cas d’une publication à compte d’éditeur, ce sera ce dernier qui se chargera de faire faire la couverture par un illustrateur ou une illustratrice professionnelle et l’auteur ou l’autrice n’aura rien à débourser.

Si l’éditeur vous demande une participation financière, c’est que vous êtes à compte d’auteur.

Dans le cas d’une autoédition, c’est à l’auteur ou à l’autrice de s’en charger. Pour ce faire, il/elle peut réaliser l’illustration ou passer par des plateformes telles que Canva, ou encore faire appel à un ou une illustratrice professionnelle. Dans ce dernier cas, c’est bien sûr à l’auteur/l’autrice de payer.

2) Comment l’imprimer, comment assembler toutes les feuilles dans un livre ?

Lorsque l’on s’autoédite, ce n’est pas à nous de fabriquer, de nos mains, nos livres (sauf si on est imprimeur soi-même). Cette tâche est déléguée à un imprimeur à qui on achète nos livres à un tarif réduit, ce que l’on appelle le prix d’auteur ou tarif auteur.

Encore une fois, lorsque l’on est publié-e à compte d’éditeur, c’est l’éditeur qui se charge de tout et si on est autoédité-e, c’est à nous de trouver un imprimeur.

3) Comment mettre en vente ?

Lorsque l’on est à compte d’éditeur, encore une fois, c’est l’éditeur qui se charge de ça.

Dans le cas de l’autoédition, soit on passe par une plateforme comme Books on Demand ou Bookelis qui va inscrire nos livres sur différentes libraires en lignes (comme Amazon, Fnac, Cultura…), soit on décide de ne pas passer par ces plateformes et de vendre nos livres par nous-mêmes.

Dans ce second cas, presque toutes les libraires en ligne vous seront fermées, à moins d’ouvrir sur ces plateformes des comptes marchands (c’est possible de le faire sur la Fnac et sur Amazon) ainsi que d’ouvrir votre propre boutique en ligne pour y vendre vos livres physiques. Cette option vous demande de stocker vos livres chez vous (ou dans un entrepôt) et de gérer vous-même votre stock ainsi que les envois.

Concernant les librairies physiques, il faut que votre livre soit enregistré sur le réseau Dilicom. Ce réseau permet aux libraires de commander vos livres. Seulement, il faut être un professionnel de l’édition pour avoir le droit d’enregistrer un livre sur ce réseau. Il faut donc être un éditeur ou un diffuseur. Si vous passer par Books on Demand, par exemple, ils s’occuperont de référencer vos livres sur Dilicom pour vous. En revanche, si vous ne passez pas par ce genre de plateforme et que vous n’avez pas créer d’entreprise pour votre activité d’autoédition, il vous sera impossible d’y inscrire vos ouvrages.

Cependant, certaines (rares) librairies acceptent de faire du dépôt-vente. C’est-à-dire que c’est à vous d’aller déposer une certaine quantité de vos livres (décidée avec la librairie) qui les vendra pour vous. Au bout d’un certain temps (convenu avec la librairie), la librairie vous reverse vos droits et vous rend les invendus ou vous recommande de nouveaux exemplaires.

Enfin, la dernière possibilité : les salons, festivals et marchés.

Dans ce genre d’événements, vous avez la possibilité de louer un stand pour y vendre vos livres. Si vous êtes à compte d’éditeur, c’est à lui/elle de vous fournir les exemplaires à vendre. Si vous êtes autoédité-e, c’est à vous d’apporter votre stock.

4) Comment entrer dans une « maison d’édition » (je ne suis pas sur du termes) ?

Pour se faire éditer à compte d’éditeur, il faut envoyer son manuscrit à des éditeurs.

Si vous voulez des informations complémentaires, je vous invite à consulter l’article complet que j’ai écrit à propos des soumissions de manuscrit.

5) Comment vivre du métier d’écrivain ?

Je crois que si j’avais une réponse absolue et une marche à suivre infaillible à cette question je ne serais pas en train d’écrire cet article. En revanche, cette question sera également traitée dans un article complet.

Réussir à vivre de sa plume est quelque chose de très compliqué. Premièrement parce que le marché du livre est inondé et qu’il faut réussir à se démarquer de nos « collègues-concurrents » pour trouver notre public. Et que ces personnes achètent nos livres en quantité suffisante pour nos faire vivre. Parce qu’il faut rappeler qu’un auteur/une autrice ne touchera, en moyenne, qu’entre 5 et 10 % du prix du livre, desquels doivent être déduits les cotisations à la sécurité sociale des auteurs et les impôts. Pour les auteurs et autrices indépendantes, les pourcentages peuvent être plus élevés, mais on doit tout de même payer des impôts dessus.

Pour vous donner une idée, si je ne comptais que sur mes livres pour gagner un SMIC (soit 1171,34€/mois) je devrais vendre un peu plus de 400 bouquins par mois. De cette somme, il faut encore déduire les cotisations, les charges et les impôts.

C’est pour ça qu’il est important de se diversifier lorsque l’on est écrivain-e et ne pas compter uniquement sur la vente de ses livres. Il y a beaucoup « d’activités annexes » qui peuvent aider à mettre du beurre dans les épinards comme animer des ateliers d’écriture, donner des conférences, écrire pour des entreprises, etc.

6) Que faut-il faire pour faire/fabriquer un livre (pas forcément pour le publier) avec toutes les étapes détaillés ?

Si vous souhaitez réaliser vous-même vos propres reliures, je vous invite à regarder les fabuleux tutoriels de Sea Lemon. Ils sont en anglais, mais tout est expliqué très clairement avec des gestes simples, clairs et précis. Elle vous présente également plusieurs méthodes de reliure.

En français, je ne connais que celle de Mickaël Marchese qui ne présente qu’une seule méthode, à savoir celle du dos carré collé :

J’espère que ces quelques réponses vous auront éclairé-e-s. Bien entendu, n’oubliez pas de vous inscrire à la newsletter ou de me suivre sur les réseaux sociaux pour ne rien rater !

Comment faire un livre ?
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3 avis sur « Comment faire un livre ? »

  • Ping :Réaliser l’illustration de couverture de son livre - Prom'Auteur

  • 19/02/2019 à 13:32
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    Merci beaucoup pour cet article très intéressant. Je me posais justement la question de la mise en vente. Je vais jeter un oeil du côté de Books on Demand et Bookelis. Je me pensais capable de tout gérer le moment venu mais soudainement, j’ai retrouvé ma raison et me suis rendue compte que ça sera bien difficile moi qui suis complètement désorganisée dans la vie de tous les jours 🙂
    Pour l’impression et la reliure, je me tâte encore. J’ai la chance d’être relieuse de métier, je pourrais faire la reliure moi-même, encore faut-il avoir le temps de faire ça en plus du travail habituel.
    Combien d’exemplaires il faut compter pour un premier tirage ?

    • 20/02/2019 à 15:31
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      Il faut savoir que les entreprises telles que Books on Demand ou Bookelis ont leur propre service d’impression et n’acceptent pas de travailler avec un autre prestataire. Il est donc peu probable qu’ils acceptent de vous laisser gérer les impressions.
      Ce sont également eux qui se chargent de la diffusion et de la distribution des livres.

      En outre, ce sont des services d’impression à la demande, il n’y a donc pas de « tirages » à proprement parler.

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