7 erreurs marketing que font les auteurs et les autricesTemps de lecture estimé à 10 minutes

Dans l’infolettre d’il y a quelques semaines, je vous ai proposé de voter pour le thème des articles de cet été. J’hésitais entre deux thèmes : les plateformes d’autoédition et le marketing d’auteur. J’ai également soumis le vote sur les réseaux sociaux et vous avez été une majorité à voter pour le marketing d’auteur !



Je sais que le marketing est quelque chose qui fait peur. On se dit souvent qu’on va y perdre son âme, qu’on va se transformer en marchand de tapis et plein d’autres choses pas très cool. Honnêtement, j’ai longtemps été persuadée que le marketing c’était un truc de capitalistes sans scrupules, qu’on “vendait un peigne à un chauve”, comme on disait : on crée un besoin qui n’existait pas à l’origine pour le combler. Un peu comme la scène du stylo dans Le Loup de Wall Street :

En vérité, si certains vendeurs pratiquent cette technique de “créer le besoin”, la majorité “répond à un besoin” déjà existant. Donc, rassurez-vous, je vous apprendrai pas à vendre votre âme au diable 😉

Pour commencer cette série d’articles à propos du marketing d’auteur, je voudrais revenir sur les 7 erreurs les plus courantes que je croise au quotidien.

1. Ne pas savoir ce que l’on veut

C’est assez classique : beaucoup de personnes se lancent dans l’autoédition sans vraiment savoir ce qu’elles veulent atteindre.
Elles ont écrit un livre, l’ont publié (parfois avec difficulté) et… voilà. Leur livre est sorti et elles sont perdues parce qu’elle ne savent pas quoi faire, comment le vendre, pourquoi il ne se vend pas…


L’autoédition n’est pas faite pour tout le monde. Et la première chose à faire quand on se lance, c’est de connaître nos attentes et nos buts. Mais ça, si vous voulez être efficaces dans ce que vous faites, ça vaut pour tout 😉
Comme on dit : « Ta direction est plus importante que ta vitesse. Beaucoup vont très vite nulle part… »

Note : je vous expliquerai dans un futur article comment définir des objectifs clairs et précis 😉 

2. Croire que vendre un livre, c’est différent

Le marketing d’auteur n’existe pas.

Certes, un livre ne se vend pas comme de la lessive, mais les techniques marketing sont identiques. Il faut arrêter de croire que, parce que c’est un objet culturel (certains vous diront même noble), ça ne peut pas être considéré comme un produit.

Le livre est un produit comme les autres et le lecteur est un client comme les autres.

C’est une des raisons pour lesquelles je dis que l’autoédition n’est pas faite pour tout le monde : un livre, c’est quelque chose qui sort de nos tripes, c’est une partie de nous. Accepter de reléguer un morceau de nous-même, voire de notre âme, au rang de “vulgaire” produit, c’est difficile.
 

3. Chercher des lecteurs

La troisième erreur que je croise souvent est celle de chercher des lecteurs et non ses lecteurs.
Vous pouvez appliquer toutes les techniques marketing que vous le souhaitez, débourser des sommes astronomiques en publicité, passer un temps fou à peaufiner vos messages Facebook, si vous ne savez pas à qui vous adresser, ça ne sert à rien.

Balancer par la fenêtre une pile de flyers promotionnels un jour de grand vent sera probablement plus efficace 😅

Contrairement à ce que l’on pense, choisir un profil client et ne s’adresser qu’à lui, ce n’est pas se fermer des portes, c’est parler aux bonnes personnes.

Considérez que définir votre lecteur-cible, c’est comme l’orpaillage. Quand on veut trouver de l’or dans les rivières, on met une pelletée d’alluvions dans la batée. Dans cette pelletée se trouvent du sable et des cailloux, mais surtout des paillettes d’or (et parfois des pépites !). Si on ne fait pas le tri grâce à sa batée, le tout reste mélangé et on risque de ne jamais mettre la main sur notre or parce qu’il est perdu dans les sédiments.

Vous l’aurez compris : une communication ciblée c’est s’adresser à nos lecteurs-pépites qui, eux, achèteront et liront nos livres.

Cela signifie aussi que balancer en privé le lien de votre livre, sans même un bonjour et sans même vous intéressez à la personne à qui vous vous adressez est non seulement contre-productif, mais surtout irrespectueux. Nous (les prestataires de services, formateurs et chroniqueurs) ne sommes pas vos larbins 😉
(J’en parle parce que cela m’est [ENCORE !] arrivé pas plus tard que mercredi…)


4. Ne pas avoir de stratégie

Ce point rejoint un peu le premier car, sans but, on ne peut pas établir de stratégie.

Mais, il m’est arrivé de croiser plusieurs auteurs et autrices qui avaient un objectif clair, précis et établi en tête (en somme un objectif SMART, comme on dit [je vous expliquerais ça dans un autre article, sinon on n’a pas fini avec celui-ci]), mais qui ne savaient pas par quel bout le prendre pour l’atteindre.

Concrètement, une stratégie, c’est quoi ?
C’est l’établissement d’un ensemble d’actions qui permettent de remplir son objectif
. Ce plan d’action comprend :

  • votre positionnement
  • votre image de marque
  • votre communication
  • vos moyens de communication (newsletter, blog, réseaux sociaux, encart publicitaire dans les journaux, spot télé…)
  • etc.

Note : Je cite les publicités “physiques”, mais ce n’est que pour l’exemple. Je ne m’y connais pas du tout dans tout ce qui sort d’internet et des supports de comm’ qu’on utilise en salon. Dans cette série d’articles, on parlera principalement de marketing web, c’est-à-dire de tout ce qui se passe sur internet. Et c’est déjà pas mal ! 😉

 

5. Chercher à “vendre”

Je sais que cela peut paraître paradoxal, mais parler de son produit (sa “fiche technique”) est la meilleure manière de ne pas le vendre.

Je vois encore trop souvent des auteurs et des autrices qui balancent leur pitch avec un lien d’achat et… c’est tout. La communication ne se résume pas à des pubs Facebook et des partages de liens d’achat les jours de promo sur les groupes auxquels on participe. C’est même inutile.

Une communication efficace se bâtit sur le long terme avec des partages de qualité pour chercher à se créer une communauté. On ne partage pas la fiche produit de son livre, on parle de son livre et de nous. Il faut savoir que ce que les gens achètent, ce n’est pas un produit, c’est une émotion et une histoire. Ils achètent pour vivre une expérience et/ou par sympathie pour nous, pour se sentir plus proches de nous, d’une certaine manière.

L’exemple dont on parle le plus dans les formations marketing est celui d’Apple, et plus précisément des iPhone. Objectivement parlant, les iPhone ne valent pas leur prix. les compo sont bof, l’OS n’est pas optimal, les qualités techniques sont limitées pour le prix demandé (d’ailleurs, dans les comparatifs sur des sites spécialisés, les iPhone sont le plus souvent mal placés dans les classements par rapport à leurs concurrents). Pourtant, ce sont les téléphones les plus vendus au monde.
Du coup, pourquoi les gens l’achètent-ils s’il est si “bof” ?
Ils l’achètent pour l’image que leur iPhone renvoie d’eux-mêmes. Ils l’achètent parce qu’ils veulent paraître différents, uniques et parce que ça renvoie une image de réussite financière et sociale.

A contrario, les personnes qui achètent OnePlus veulent payer le prix de la valeur réelle de leur téléphone et renvoyer une image d’experts qui ne se sont pas faits avoir par le marketing (alors qu’on se fait toutes et tous avoir, hein 😉) parce que ce sont les meilleurs téléphones du marché, d’un point de vue technique en tout cas.
 

6. Appliquer à la lettre tout ce que l’on vous dit

Une autre erreur courante que je vois, ce sont les personnes qui appliquent tout ce qui est dit et pour qui rien ne marche. Untel a dit qu’il FALLAIT être sur Instagram, alors on créé un compte insta. Unetelle a dit qu’il FALLAIT une newsletter, alors on crée une newsletter. Untel a dit qu’il FALLAIT un blog, alors on crée un blog. Unetelle a dit qu’il FALLAIT une chaîne YouTube, alors on crée une chaîne YouTube, etc.

Le plus gros problème de la plupart de ces conseils est que, même s’ils sont excellents, ils sont surtout donnés hors contexte. Comme je vous l’ai dit plus tôt, vous devez établir une stratégie marketing pour être efficace. Et la stratégie marketing s’établit en fonction de vos objectifs, mais aussi de vos clients et de vos envies. C’est vrai que la vidéo est un outils de vente puissant. Mais si vous n’êtes pas à l’aise face à une caméra, ne faites pas de vidéos. On verra que vous n’êtes pas à l’aise et ce sera contre-productif. De même, si votre lectorat n’est pas sur Instagram, n’allez pas sur ce réseau (je vous renvoie au point 3 de l’article).

Commencez par définir votre objectif, le profil de votre lectorat et vos envies pour définir, ensuite, les outils et les supports que vous utiliserez.

En outre, ne vous dispersez pas. Gérer correctement plusieurs supports de communication demande un temps et une énergie incroyables. Il est plus efficace de ne travailler qu’avec un seul support et de le maîtriser plutôt que d’être moyens partout.
 

7. Avoir peur de déranger

C’est encore quelque chose que je croise trop souvent.

« Je veux être visible, mais je n’ose/ne vois pas l’intérêt de publier tous les jours. »
« Je veux sortir du lot, mais je n’ose pas parler de moi ou de mon livre, ça fait prétentieux/-se. »
« Je veux vendre mon livre, mais j’ai peur de déranger. »

Malheureusement, les livres ne se vendent pas seuls. Il faut mettre la main à la pâte pour y arriver. Et, pour ce faire, il faut publier sur les réseaux, envoyer des newsletters, écrire des billets de blog, faire des vidéos, etc.
Est-ce pour autant que l’on dérange notre audience ? Non. Et si on les dérange, c’est que ce n’est pas notre audience.

Regardez : vous êtes bien en train de lire cet article, non ? C’est qu’il vous intéresse, donc je ne vous dérange pas. (Il fait 5 pages, il faut être motivé-e pour se le farcir !) Si je vous avais dérangé-e, vous n’auriez probablement pas lu cet article jusqu’ici. Vous ne l’auriez peut-être même pas ouvert. Dans ce cas-là, vous n’auriez pas fait partie de mes lecteurs-pépites, et ce n’est pas grave !

Si les gens vous suivent, c’est qu’ils ont envie d’avoir de vos nouvelles. Ils ont envie que vous les « dérangiez ».

Quant aux doutes à propos des publications journalières sur les réseaux, si les spécialistes du marketing web vous disent que c’est nécessaire, ce n’est pas pour rien. En général, on émet des doutes quant à cette fréquence parce qu’on a peur de déranger, voire de harceler.
Je vous rassure tout de suite : personne, je dis bien personne ne voit 100% de vos publications.

Mon mari est peut-être mon plus grand fan (avec ma grand-mère et mes parents). Il est abonné à toutes mes pages sur Facebook, à toutes mes newsletters aussi, et il reçoit même des notifications dès que je publie quelque chose. Pourtant, il ne voit pas tout ce que je poste.
Alors, si mon plus grand fan (et principal actionnaire 🙃) ne voit pas tout ce que je fais, imaginez un “simple” abonné…

 

Voilà ! C’est tout pour aujourd’hui !

J’espère que cet article d’introduction vous a plu et vous aura permis d’y voir un peu plus clair dans tout ça.

7 erreurs marketing que font les auteurs et les autrices
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5 avis sur « 7 erreurs marketing que font les auteurs et les autrices »

  • 28/07/2020 à 15:02
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    Merci beaucoup pour cet article. toutes les erreurs paraissent évidentes quand on lit mais comme on ne se pose pas la question, on les fait forcément. Du coup je mets tout ca au propre dans mon cahier et je poursuis. Cette série d’articles va m’être d’une grande aide. Bon courage pour l’écriture de toutes les parties.

    • 28/07/2020 à 22:07
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      Merci beaucoup pour ton commentaire ! Je suis ravie si ça t’aide 😊

  • 07/07/2020 à 15:56
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    Merci pour ton commentaire ! 😀

    Les objectifs SMART arrivent dans 2 semaines dans la newsletter et d’ici un mois et demi sur le blog 🙂

    • 07/07/2020 à 16:01
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      Je t’en prie. D’accord, je ne les louperai pas. ^^

  • 07/07/2020 à 12:07
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    C’est vrai que s’éparpiller n’est pas la meilleure solution. On voudrait être vu un peu partout mais pour que le résultat au final ? C’est pour ça que j’ai réduit mes plateformes de publication de chapitre. J’ai stoppé Wattpad, je garde mon site et fanfictions.fr. Ce sera suffisant.

    Pour les autres réseaux, je les ai créé… pas vraiment pour mon livre pour certains. Même si je mets des posts à ce sujet, Instagram est plus personnel, on peut y trouver des choses qu’on ne voit pas sur mes autres réseaux. Ma chaîne, je l’ai faite car j’ai entendu dire que Squeezie avait vaincu sa timidité grâce aux vidéos. Je me suis dit que ça pourrait être également le cas pour moi. Ça a un peu fonctionné. Après, je ne suis pas constamment en facecam.

    L’objectif SMART, ça m’intéresse. Il y a longtemps que j’ai vu le sujet. Et quand j’ai repassé mon BTS, j’avais validé le projet de développement, ce qui fait que je n’ai pas eu le cours sur ces stratégies, à mon grand regret.

    Merci pour cet article qui rassure. 🙂

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